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Sur scènes et sur écrans

2007 - Lula Suassuna

Paris ? Théâtre du Lucernaire

Une nouvelle adaptation ? Une nouvelle mise en scène ? Encore ? Oui !
Pour qu'un nouveau public, une nouvelle troupe, s'emparent de cette pièce et la fassent vivre, s'en saisissent, lui insufflent ce que personne encore ne lui avait insufflé, se l'approprient, lui offrent une nouvelle vie dans leur imaginaire, leur univers personnel nourri de leur propre vie, jamais épuisé, riche au contraire d'autant d'images, d'émotions, de sensations originales qu'il y a de nouveaux acteurs et de nouveaux spectateurs?





Mise en scène de Yves Morvan



Cyrano, Roxane, Christian, Ragueneau, De Guiche, Le Bret : six icônes pour six milliards d'individus sur terre, chacun pouvant aimer, souffrir, rire, pleurer, s'émerveiller, se battre, s'affronter avec eux?



Une énième version, donc, mais pas n'importe laquelle : un Cyrano intime. Un Cyrano proche de nous, où l'on préfère un léger détournement du regard à une bataille rangée, une fêlure dans la voix à une algarade, une amitié timidement naissante à mille embrassades, et une larme vite effacée à une colère tonnée. Un Cyrano intime où le décor est réduit au minimum pour laisser s'exprimer les corps et les voix. Un Cyrano réduit dans sa durée mais où l'on retrouve les plus belles scènes de la pièce d'Edmond Rostand. Pas toutes, non. Mais Ragueneau, le pâtissier, poète et ami fidèle se fait un plaisir de nous raconter, de ses vers de mirliton, la trame de l'histoire quand elle risquerait de nous échapper.

Le travail a été orienté vers l'intériorité et la sobriété, pour tenter de faire apparaître toute l'humanité et toute la richesse intérieure des personnages imaginés par Rostand.



Le mot "personnage" ici me gêne, mais je n'en ai pas d'autre? S'attaquer à Cyrano, à Roxane, à Christian? est aujourd'hui un défi. Ce sont presque des archétypes. Et des interprétations célèbres les ont marqués. Il a fallu, comme le voulait Vitez, faire primer le jeu, et créer des êtres de scène hybrides, nourris aussi de la vie même des acteurs les incarnant.

Mais en deçà même de ces considérations d'incarnation, ce qui me semble mériter le détour, chez Bergerac, ce n'est pas qu'il vienne à bout, tout seul, de cent brutes avinées. C'est qu'il soit complexé, malheureux, amoureux, avide d'amitié. Que, sous des dehors de bretteur plein d'esbroufe, se cache, bien sûr, un homme qui souffre.



Roxane n'est pas simplement une précieuse qui fait tomber tous les coeurs. Elle est dotée de ce courage qui la fait voler au secours de son mari en plein champ de bataille, et d'une fidélité sans faille à sa mémoire. J'aime voir l'émotion qui l'enserre quand, enfin, elle ouvre les yeux sur les amours mortes...



Ragueneau est pâtissier et poète, mari trompé et moucheur de chandelles déçu par Molière, chroniqueur, mémorialiste ému et ami fidèle, désespéré, de Cyrano.



De Guiche, le méchant de l'histoire, représentant des puissants, sans coeur et manipulateur, est aussi fidèle à Roxane malgré tout, et envie Cyrano.



Christian est beau et brave mais, surtout, il est prêt à s'effacer derrière Cyrano. Le Bret est plus un ami qu'un militaire?



On rit, on pleure, on espère, on admire, on est ému... Les vers de Rostand sont là, bien sûr, tels qu'ils sont restés gravés dans les mémoires.



Un Cyrano intime, donc, mais un vrai Cyrano?



© Yves Morvan


________________________________________________

La critique d'un spectateur : Yves-Emmanuel Dulauroy

Cher ami cyranologue,

Or donc, comme promis, voici mon compte rendu sur le spectacle "Cyrano intime" que j'ai vu avec mon épouse ce lundi.

A partir du noir qui se fait sur la scène, apparaît un tableau muet : Cyrano mort dans les bras de Roxane, Le Bret et Ragueneau. Le noir se fait à nouveau et dans un autre coin de la scène, celui qui se dit être Ragueneau écrit sur une petite table avec "une plume...de cygne". Il écrit, dit-il, ses mémoires en vers, parfois de mirliton. Les différentes scènes qui vont suivre seront des illustrations de son récit :

- Acte I :
La tirade des nez,
La demande de rendez-vous de Roxane par sa duègne.

- Acte II :
L'entrevue Cyrano<=> Roxane "quel courage...Oh! J'ai fait mieux depuis",
La tirade des "Non merci",
Le récit du combat suivi des "nez" de Christian,
Le pacte entre Cyrano et Christian.

- Acte III :
L'entrevue de Roxane<=>de Guiche,
La scène du balcon.

-Acte IV :
Cyrano rentre au camp,
De Guiche se vante et annonce son plan,
L'arrivée de Roxane,
La mort de Christian.

-Acte V :
De Guiche et Roxane parlent dans les allées du parc du couvent,
Arrivée et sortie de Le Bret et de Ragueneau.
La gazette de Cyrano,
Cyrano lit la dernière lettre de "Christian" : "Ces pleurs étaient de vous ? Ce sang était le sien",
La mort de Cyrano.

Cette soirée fut très rafraîchissante, je veux dire par là que loin des acteurs en nombre pléthorique et des décors écrasants, nous avons eu une "lecture" simple et de bon aloi. Il y eu parfois des approximations de jeu et de diction, des trous de mémoire. Mais la jeunesse et la fougue, dont les six acteurs (Roxane, Cyrano, Christian, de Guiche, Le Bret, Ragueneau) firent preuve, était vraiment sympathique.

Cependant quelques remarques :

- Pourquoi Cyrano n'avait-il pas un grand nez ?

- Pourquoi "Cyrano intime" alors que "les mémoires de Ragueneau" ou "Cyrano par Ragueneau" auraient été plus justes ?

- Il manque, lors de la mort de Christian un coup de feu. C'est un accessoire simple et qui souligne utilement le moment tragique.

Encore un mot à propos de la musique : c'est le Re Quiem de Mozart qui a été choisi comme musique de transition entre certaines scènes. Superbe ! Mais qu'on le prenne par n'importe quel bout, c'est anachronique ! Soit du temps du "vrai" Cyrano ou de la pièce de Rostand, où Mozart n'était peu en vogue. Je ne suis pas un spécialiste des choses de la musique, mais des gens comme Marin Marais, Monsieur de Sainte Colombe, ou encore Lully, pouvaient faire l'affaire.

Que la troupe m'excuse si j'ai oublié des moments importants mais je fais ce compte rendu dans l'espoir de vous donner l'envie d'y aller, vous, vos proches et les adhérents.

Saviniennement vôtre.
Yves-Emmanuel Dulauroy et Geo Dulauroy



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Publié le 09 / 02 / 2007.


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