"Ce spectacle est organisé sous les auspices de l'Association Internationale pour l'Extension et la Culture de la Langue Française". Programme du Grand Théâtre de Verviers, du 18 décembre 1950. Avec, dans les rôles principaux : Yolande Valois, Paul Varlet, Ramon Berry, Pierre Gilmar, Louis Verlant et rené Valenduc.



Il s'agit là d'une représentation du Théâtre Royal de Belgique, dirigé par Oscar Lejeune. La mise en scène est celle de la Comédie-Française ; les décors et les costumes sont une création du théâtre belge.



Critiques



Eh bien ! Oui ? il n'y a pas de honte à l'avouer ? le cocardier chef d'?uvre d'Edmond Rostand nous a encore une fois séduit, ému, enthousiasmé. On a avancé, non sans un peu de malveillance, que Cyrano de Bergerac plaisait principalement aux publics jeunes et populaires. C'est oublier un peu trop vite qu'il fut le plus grand succès de toute l'histoire du théâtre français.

Il faut aussi pur ne négliger aucun des aspects essentiels, rappeler les attraits du style. Brillant, éloquent, fourmillant d'images, empanaché comme le héros, tantôt vif et entrecoupé, tantôt lent, abondant et redondant, tantôt doux et suave comme le regard d'une amoureuse, il entre pour une part majeure dans la fascination de l'ensemble.

Cyrano est une ?uvre difficile à monter. Exigeant une distribution très nombreuse aux côtés du comédien de grande classe nécessaire pour incarner le héros légendaire, dispendieuse en décors et en costumes. Au Parc, ils sont splendides, et l'on irait voir la pièce uniquement pour les admirer. Le spectacle, d'un excellent mouvement dans sa mise en scène de la Comédie-Française, est un de ceux qui honorent le théâtre du Parc.

Le Soir, 7 mai 1950



Disons tout de suite que Charles Gontier a remporté un succès qui n'a rien à envier à celui des grands interprètes de la Comédie-Française. Il a dû répondre à de nombreux rappels d'un public enthousiasmé. La troupe du Parc, qui se surpasse dans ces représentations, a été associée au succès de Charles Gontier.

La Libre Belgique, 14 mai 1950



Charles Gontier réussit le tout de force qui consiste à donner vie à un Cyrano complet, à un Cyrano complexe. En d'autres termes, l'excellent comédien met tous les accents sans appuyer jamais sur aucun d'eux. Il s'est fait une laideur modérée. Il a de la flamme, de l'ardeur amoureuse, de l'espoir encore. Il a le geste prompt, il roule es « r » en même temps qu'il secoue les plumes de son chapeau ou que son épée s'agit nerveusement. Les tirades sont merveilleusement mises en relief. Mais il décrit Paris avec tendresse ; sa mansuétude est sans limite. Il a un délire pathétique, et sa chaleur est humaine dans le sentimental comme dans l'héroïque. Je ne parlerai pas de son entourage. Je l'ai dit parfait dès le premier acte.

La Dernière Heure, 13 mai 1950



Le Théâtre du parc a le privilège de jouer Cyrano de Bergerac pendant cinq ans. Le parc a d'ailleurs fait ce qu'il fallait pour être à la hauteur du privilège qui lui a été concédé. Non seulement le rôle de Cyrano sera tenu par des noms du grand théâtre, mais toute la figuration a été admirablement soignée, tout le machinisme de cette pièce, qui demande une énorme participation, a té admirablement huilé.

Germinal, 7 mai 1950



Nous disons bravo de bonne grâce pour cette entrée éclatante au répertoire du Parc.

Le Jour, Verviers, 12 mai 1950